L’action va se dérouler dans un décor de nature sauvage, la forêt tropicale, avec ses caractéristiques météorologiques extrêmes d’orages et de tempêtes. Il y aura des scènes dans la forêt tropicale, mais aussi dans l’autre jungle : la grande métropole qu’est Buenos Aires, avec tout ce que la ville a de sauvage – coups d’État, fusillades, scènes de boîte de nuit avec des personnages excentriques. Les instincts les plus basiques, mais aussi la tragédie et l’humour, sont présents tout au long de la pièce.
Martin Matalon, compositeur
Martin Matalon (né en 1958) adapte la pièce tragicomique du dramaturge argentin Copi (1939-1987), L’Ombre de Venceslao, qui avait été reprise en France une première fois en 1999 par Jorge Lavelli (né en 1932), l’auteur du livret et de la mise en scène de la création proposée à Montpellier. Aux accents du tango et de quatre bandonéons, sont narrés les avatars d’une famille et de son chef, véritable Don Quichotte installé dans la duplicité. Colorée par un dispositif électronique en complément de l’orchestre, l’action vous plonge dans la tumultueuse forêt tropicale et la sauvage Buenos Aires.
Un opéra sombre et poétique
L’Ombre de Venceslao est une œuvre lyrique incarnée par cinq jeunes chanteurs flamboyants qui vont conquérir le public de l’Opéra Comédie. Il s’agit d’une pièce baroque écrite en 1978 par Copi, adaptée par le compositeur Martin Matalon et le metteur en scène Jorge Lavelli. Avec cet opéra en deux actes, le compositeur explore les musiques traditionnelles argentines, entre tango et samba, en y intégrant du bandonéon et des chansons folkloriques. Côté mise en scène, Jorge Lavelli conçoit un dispositif qui immerge le spectateur dans des atmosphères remplies de noirceur au cœur de la ville de Buenos Aires et des forêts tropicales. La solitude, l’errance et la recherche du bonheur sont des thèmes soulevés avec poésie grâce aux performances scéniques des chanteurs qui se mêlent à la mesure de l’Orchestre national de Montpellier. L’Ombre de Venceslao est une histoire d’errance et de famille, c’est aussi une profonde réflexion sur le temps qui dévore nos vies. Cette aventure épique laisse entrevoir dans son onirique scène finale l’idée de liberté.
L’Argument
Venceslao a fondé dans l’humide pampa argentine un double foyer : l’un avec Hortensia, sa femme légitime dont il a eu deux enfants, Lucio et China ; l’autre avec Mechita, sa maîtresse et mère de son fils Rogelio. Don Largui, soupirant transi de Mechita, prétend l’épouser. Rogelio et China s’aiment et veulent se marier. Hortensia meurt. Venceslao décide de partir avec Mechita et
son perroquet dans la charrette tirée par le cheval Gueule de rat, vers les chutes d’Iguazú où il adopte un singe particulièrement intelligent. Largui, après un parcours semé de nombreuses embûches, rejoint à vélo Iguazú et Mechita. Entre-temps, China et Rogelio (le couple incestueux du demi-frère et de la demi-sœur) rompent avec la monotonie de la pampa, hantés par le rêve de la grande ville : Buenos Aires. Mais ils vont y trouver la mort dans la violence d’un coup d’État militaire. Venceslao se pend, après s’être confessé au perroquet. Une scène onirique nous fait sortir du labyrinthe des événements : l’ombre de Venceslao revient vers ceux qui sont restés fidèles aux valeurs de l’amitié.
Dans L’Ombre de Venceslao, chaque personnage cherche un destin autre part – Buenos Aires ou les chutes d’Iguazú. Cet opéra propose des métaphores musicales pour représenter les trajectoires des personnages. C’est le récit d’un voyage dans le son qui commence par un orage instrumental. Martin Matalon a conçu à partir des deux actes et trente-deux scènes de la pièce de théâtre de Copi, trente-quatre sections musicales, chacune avec ses propres caractères, couleur, instrumentation, rythme, dynamique, durée.
L’Ombre de Venceslao de Martin Matalon
Opéra Comédie
11 Boulevard Victor Hugo – Montpellier
Opéra en deux actes – Livret de Jorge Lavelli d’après la pièce de Copi
Création à l’Opéra de Rennes le 12 octobre 2016
Martin Matalon : direction musicale
Jorge Lavelli : mise en scène et lumières
Dominique Poulange : collaboration artistique
Ricardo Sanchez-Cuerda : décors
Francesco Zito : costumes
Avec : Thibaut Desplantes Venceslao, Estelle Poscio China, Sarah Laulan Mechita, Ziad Nehme Rogelio, Mathieu Gardon Largui, Jorge Rodriguez Coco Pellegrini, Germain Nayl Gueule de Rat (le cheval), Ismaël Ruggiero le singe
Orchestre national Montpellier Occitanie
Guillaume Hodeau, Anthony Millet, Max Bonnay et Victor Villena : bandonéonistes
Vendredi 26 janvier à 20 heures, dimanche 28 janvier à 15 heures, mardi 30 janvier à 20 heures
Tarifs : 20 à 67 euros
Réservation – Billetterie Opéra Comédie : +33 (0)4 67 60 19 99
www.opera-orchestre-montpellier.fr
Rencontre-Conférence le jeudi 25 janvier à 18 heures – Salle Molière de l’Opéra Comédie. Un documentaire de 54 minutes réalisé lors de la création de l’œuvre à Rennes sera présenté au public. À l’issue, Jorge Lavelli et Martin Matalon seront présents afin de répondre aux questions du public. Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Dimanche 28 janvier : rencontre avec les artistes à l’issue de la
représentation du dimanche et garderie musicale.
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