«Je suis un homme malade… Je suis un homme méchant. »Par ces mots s’ouvre le monologue d’un narrateur sans nom qui porte les plaiesde son siècle. Dostoïevski le laisse parler, le laisse déverser sa bile et sahaine sur ce XIXe siècle russe dans lequel les puissances ancestrales etreligieuses sont grignotées. Siècle qui voit émerger la puissance de la raisonet des sciences. Et le narrateur de se lamenter. Que deviennent « le beau et lesublime » auxquels il était tant attaché ? Que devient le libre arbitre et lavolonté si l’homme n’a plus qu’à se soumettre au pouvoir de la raison et dessciences ?
Journal intime d’un narrateur amer, isoléet anonyme, c’est l’histoire d’un homme reclus qui se réfugie dans son sous-solpour ne plus être confronté au monde. Il désespère de la vanité des hommes, ilconspue l’humanité, il se déteste autant qu’il déteste les autres… Les personnages, torturés, font entendre les thèmes quitraversent les romans de l’auteur : souffrance et rédemption, bien et mal,liberté et morale. Dostoïevski raconte l’histoire d’un homme pris au pièged’une société qui le rejette, où toute tentative d’aller vers l’autre est unacte d’impuissance et de frustration.
Lerécit se présente sous la forme du journal intime d’un narrateur amer, isolé,et anonyme. Cet ouvrage est devenu un livre à part dans la biographie du maîtrerusse d’abord par sa taille (court, il est considéré comme une longue nouvelle)et par sa fonction de laboratoire condensant tous les grands thèmes de sonœuvre (Crime et châtiment, L’idiot, Les Frères Karamazov). C’est l’histoire d’un homme reclus surlui-même qui se réfugie dans un sous-sol pour ne plus se confronter au monde.Il désespère de la vanité des hommes autant que de la sienne incommensurable. Ilconspue l’humanité qui ne cherche qu’avancement, confond le rang pour l’esprit,et ne croit qu’en une seule vérité : l’argent. Il se déteste autant qu’ildéteste les autres et n’arrive pas à trouver l’amour et quand il le trouve, lerejette immédiatement pour faire bien, par pur intellectualisme, pour fairecomme dans les livres. Cet homme nous renvoie à nous-mêmes, il nous parle deson sous-terrain qu’est sa conscience accrue pour parler de l’humanité. C’estle grand-frère de Jean-Baptiste Clamence, le juge pénitent de La Chute de Camus. C’est le premier antihéros de lalittérature moderne. Acariâtre et méchant, intelligent et ridicule, il arrivepourtant à nous séduire. L’essentiel estlà pour l’acteur que je suis : plaire en déplaisant, séduire en énervant. C’estun régal de dire autant de saletés et de méchancetés avec tant d’intelligence.Venez écouter les tourments de cet homme malade, venez le voir les exhiber, lescracher pour en tirer le plus salvateur des plaisirs : la découverte ou laredécouverte de l’un des plus grands auteurs de tous les temps. Nicolas Oton – Compagnie Machine Théâtre
Les carnets du sous-sol de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
Théâtred’Ô – Salle Paul Puaux – Domaine d’Ô – Montpellier
Entrée sud – Tram L. 1 – Arrêt Château d’Ô
CompagnieMachine Théâtre
De Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
Traduction André Markowicz EditionBabel
Conception et jeu Nicolas Oton
Mise en jeu Ariel Garcia Valdès
Lumières Dominique Borrini
Son Alexandre Flory
Régie Claire Eloy
Durée : 1h05
Mardi 17, mercredi 18, jeudi 19octobre à 20 heures
Tarifs: 16 €, 12 €, 8 €
Réservation -Billetterie: 0 800 200 165 billeterie@domaine-do-34.eu
CompagnieMachine Théâtre www.machinetheatre.com
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