Montpellier CNRS : Des bactéries intelligentes pour détecter les maladies
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Montpellier CNRS : Des bactéries intelligentes pour détecter les maladies

Des bactéries intelligentes pour détecter les maladies Un pas de plus vient d’être franchi dans le domaine de la biologie synthétique. Des équipes de chercheurs de l’Inserm et du CNRS de Montpellier, associées au CHRU de Montpellier et à l’université de Stanford ont transformé des bactéries en “espions détecteurs” capables de signaler une pathologie sur la simple présence dans l’urine ou le sang de molécules caractéristiques. Pour réaliser cette prouesse, les chercheurs ont introduit l’équivalent d’un programme informatique dans l’ADN des cellules. Les bactéries ainsi programmées détectent notamment la présence anormale de glucose dans les urines de patients diabétiques. Ces travaux publiés dans la revue Science Translational Medicine marquent les premiers pas de l’utilisation de cellules programmables pour le diagnostic médical.

Les bactéries ont mauvaise réputationet sont souvent considérées comme nos ennemis causant de nombreusesmaladies comme la tuberculose ou le choléra. Cependant, ellespeuvent aussi être des alliées comme en témoignent les travaux deplus en plus nombreux sur notre flore bactérienne, ou microbiote,qui joue un rôle majeur dans le fonctionnement de l’organisme.Depuis l’avènement des biotechnologies, les chercheurs ont modifiédes bactéries pour produire des molécules thérapeutiques ou desantibiotiques. Dans ce nouveau travail, elles deviennent un véritableoutil de diagnostic.

Le diagnostic médical est un enjeumajeur pour la détection précoce des maladies ainsi que pour leursuivi. Le diagnostic “in vitro” est basé sur la présence dansles liquides physiologiques (sang, urine par exemple) de moléculescaractéristiques d’une pathologie donnée. Du fait de sanon-invasivité et facilité d’usage, le diagnostic in vitro est unenjeu majeur. Cependant, les tests in vitro sont parfois complexes etnécessitent des technologies sophistiquées souvent uniquementdisponibles dans les centres hospitaliers.

C’est à ce stade que les systèmesbiologiques entrent en jeu. Les cellules vivantes sont de véritablesnano-machines capables de détecter et traiter de nombreux signaux etd’y répondre. Elles représentent donc des candidats évidentspour le développement de nouveaux tests diagnostiques puissants.Encore faut-il leur fournir le “programme” adéquat pourréussir à leur faire accomplir les tâches souhaitées.

Pour cela, l’équipe de JérômeBonnet au Centre de biologie structurale de Montpellier(Inserm/CNRS/Université de Montpellier) a eu l’idée d’utiliser desconcepts de biologie synthétique1 dérivés de l’électroniquepour construire des systèmes génétiques permettant de “programmer”les cellules vivantes à la manière d’un ordinateur.

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Mylene Colmon

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